Depuis l’accession au pouvoir du gouvernement De Wever–Bouchez, une avalanche de mesures de casse sociale s’est abattue sur nous. Droits au chômage, pensions, emplois de fin de carrière, prépension — rien n’a été épargné. Dès le premier jour, il était clair que ce gouvernement avait résolument opté pour une politique de droite. Vooruit s’est fait une place dans cette coalition, ce qui est une bonne chose dans l’ensemble. En effet, sans la pression de Vooruit, la politique de ce gouvernement serait sans nul doute encore plus catastrophique. C’est précisément la raison pour laquelle nous n’avons pas baissé les bras. Nous sommes passés à l’action.
Les syndicats ont organisé des actions à plusieurs reprises. Le 13 janvier et le 13 février ont été marqué par des manifestations syndicales. Le 31 mars, nous avons même organisé une grève générale. Ces manifestations et ces actions n’ont pas été vaines.
Cependant, le résultat est loin d’être suffisant. Le changement de cap fondamental que nous réclamons ne s’est pas matérialisé. Mais dire que les actions n’ont servi à rien serait injuste pour des milliers de militants et d’activistes. Au contraire.
Grâce aux actions soutenues de la FGTB, auxquelles l’UBT a participé activement, le côté tranchant de la politique a été limé sur plusieurs points.
Ainsi, le statut d’artiste a été sauvé, le congé de maternité est à nouveau pris en compte pour les droits au chômage, les allocations minimales augmentent de 10 % au cours de la première période et les conditions plus strictes pour les chômeurs âgés sont assouplies sur l'ensemble de la carrière. Dans les dossiers de pension, la reconnaissance des métiers lourds dans l’enseignement et les services actifs est préservée et le bonus de pension ne disparaîtra pas dès le 1er juillet mais à la fin de l’année. S’agissant de la prépension et des emplois de fin de carrière, des exceptions ont été obtenues et des renforcements reportés.
Qu’est-ce qui a permis tout cela ? L’action. La communication. Des positions claires sur le fond. Mais surtout : la solidarité. Notre lutte dans les rues a donné du poids aux voix progressistes au sein du gouvernement. Grâce à notre soutien, elles ont pu avoir une influence sur les négociations.
Soyons clairs : nous restons foncièrement opposés à la casse sociale à laquelle se livre ce gouvernement. Mais ceux qui prétendent que les actions ne servent à rien sont sourds aux faits. Des parties de cette politique ont été ralenties, retravaillées et partiellement corrigées. C’est grâce à vous : les membres, les militants et les activistes. Par ailleurs, les salaires minimums et les pensions minimums vont augmenter et les grands principes de notre système d’indexation restent intacts, comme indiqué dans l’accord de gouvernement.
Afin de maintenir la pression, une nouvelle action syndicale est prévue à Bruxelles le 25 juin 2025.
Les syndicats prévoient également une grande manifestation en septembre.
Le combat n’est pas terminé. Nous pouvons toutefois être fiers de ce que nous avons déjà accompli en 2025. Nous sommes loin d’en avoir terminé et ils le savent.
Frank Moreels
Président de l’UBT
Les réformes du gouvernement De Wever bénéficient manifestement d'un large soutien. Cependant, la compréhension et le soutien à la protestation sociale sont indéniablement présents aussi, certainement en Bruxelles et Wallonie.
De plus, le mécontentement concernant la répartition de la charge financière est largement répandu. Clairement, le débat sur la justice sociale est bien vivant dans le pays. Partant de ce constat, nous avons examiné de plus près le sondage L'Enquête Nationale (RTBF, De Standaard et VRT) : que disent vraiment les résultats sur la façon dont les Belges perçoivent la protestation sociale et la répartition des efforts ?
1. Plus de compréhension et de soutien que de rejet
En Wallonie et à Bruxelles, la compréhension et le soutien des actions syndicales sont particulièrement élevés. Une large majorité de la population y manifeste de l’empathie, voire un engagement actif. En Flandre, la situation est également significative : 42 % des répondants déclarent comprendre les actions, dont 12 % les soutiennent activement. Seuls 41 % des Flamands désapprouvent les actions, tandis que 54 % montrent, à tout le moins, une certaine compréhension.
2. Solidarité en Wallonie et à Bruxelles
Le mécontentement face à la manière dont les efforts sont répartis est particulièrement marqué en Wallonie et à Bruxelles. En Wallonie, une personne sur deux (50 %) se dit insatisfaite, tandis qu’à Bruxelles, elles sont 44 %. Cela montre que la protestation sociale y trouve un terrain fertile, bien au-delà des cercles syndicaux. Même en Flandre, où les structures de pouvoir sont plus proches, une part importante de la population exprime aussi son incompréhension ou son soutien face aux actions. Le malaise est donc généralisé.
3. Répartition inéquitable de la charge
En Wallonie, une majorité des citoyens perçoit la répartition des efforts financiers comme injuste. Ce sentiment est largement partagé, sauf chez les électeurs du MR, parti de droite au gouvernement régional : plus de 53 % d’entre eux estiment que les charges sont réparties équitablement. Ce chiffre contraste fortement avec l’insatisfaction générale, et soulève des questions sur la déconnexion entre les électeurs de la majorité et la réalité vécue par une grande partie de la population.
Le sondage ne donne donc pas l'image d'une population qui rejette la protestation. Au contraire : il montre une population consciente des inégalités sociales, qui s’interroge sur la politique et, dans de nombreux cas, soutient la protestation. La lutte sociale est une réalité et le débat sur la justice est animé.
L’UBT Hainaut-Brabant wallon a assisté à l’inauguration d’une toute nouvelle option « conducteur de poids lourds » à l’école Don Bosco de Tournai. Une première en Wallonie picarde – et une initiative plus que bienvenue pour soutenir le secteur dans la région.
Accessible dès la quatrième secondaire, cette filière a pu voir le jour grâce au soutien du FSTL, qui a offert un camion de formation à l’établissement, et d’IDETA, l’intercommunale qui mettra à disposition un grand parking sécurisé dans le zoning Tournai Ouest 3. Les élèves y apprendront leur futur métier dans des conditions optimales.
Vincent Desrumaux, consultant au FSTL, a souligné les atouts spécifiques de cette formation : « Nous aborderons toutes les bases théoriques du code de la route, les techniques de chargement et de déchargement, la planification des trajets, et bien sûr les différentes facettes de la conduite du camion. »
Après les discours officiels, les clés du camion ont été symboliquement remises au directeur de l’Institut Don Bosco, et le tout s’est clôturé autour d’un verre de l’amitié.
L’enthousiasme des participants ne laissait aucun doute : cette nouvelle section a de l’avenir !
Le vendredi 23 mai 2025, nous avons commémoré l’assassinat des militants syndicaux Albert Pot et Theophiel Grijp et rendu hommage à tous nos camarades socialistes victimes de la violence fasciste. Cette commémoration annuelle s’est tenue à l’Operaplein à Anvers. Elle était placée sous le signe de la vigilance à l'égard de l'extrême droite, qui a menacé par le passé et qui menace encore le syndicalisme et les valeurs démocratiques.
La commémoration a débuté à 18h30 par le discours de Bruno Verlaeckt, président de la FGTB d’Anvers. Des intermèdes musicaux ont été assurés par le guitariste Oscar Bohne. Un cortège s’est ensuite dirigé vers la plaque commémorative dans les locaux de l’UBT à la Paardenmarkt où un hommage floral a été rendu à Pot et Grijp. La soirée a été ponctuée par un discours de Frank Moreels, président de l’UBT, suivi d'une réception dans les locaux de l’union du transport.
Pourquoi l’intelligence artificielle (IA) est-elle importante pour notre secteur ? En quoi modifie-t-elle nos métiers, notre lieu de travail, notre manière de travailler ? Lors de la conférence WHAI? organisée par l’UBT, nous nous sommes penchés sur ces questions lors d’exposés, d’interviews et de discussions sur tous les aspects de l’IA, des connaissances de base aux questions éthiques en passant par les applications concrètes sur le lieu de travail.
Nous trouvons important que tout le monde puisse en apprendre davantage sur ce sujet. Aussi donnons-nous accès librement au matériel utilisé : à vous de choisir ce que vous souhaitez découvrir et quand. Vous voulez savoir ce qu’est l’IA exactement ? Ou vous êtes surtout curieux de savoir en quoi l'IA peut déjà constituer une aide sur le lieu de travail ? Nous mettons toutes ces informations à votre disposition sous la forme de vidéos, d’entretiens et d’extraits.
Tous les intervenants, qu’ils soient spécialistes en technologie ou philosophes, employeurs ou experts syndicaux, nous ont permis d’aborder l’IA sous tous les angles pour une analyse critique, approfondie et axée sur la pratique.
Dans quelle mesure les parkings autoroutiers de Belgique sont-ils sûrs et confortables ?
Pour le savoir, l’UBT se tourne une fois de plus vers les principaux intéressés : les chauffeurs de poids lourds et de bus qui en font un usage quotidien. Leur expérience est indispensable pour maintenir la pression sur les pouvoirs publics et les exploitants. C’est pourquoi l’UBT relance sa grande enquête sur les parkings autoroutiers et annonce parallèlement la publication d’un nouveau livre parking en septembre 2025.
Des progrès ont été enregistrés ces dernières années, il faut le reconnaître. Mais le rythme est trop lent et les améliorations sont loin d’être perceptibles partout. C’est la raison pour laquelle l’UBT reste attentive à ce dossier. Chaque chauffeur a droit à des emplacements de repos dignes, confortables et sûrs.
Forte des résultats de cette nouvelle enquête, l’UBT tire à nouveau la sonnette d'alarme. Le but est d’imposer de nouvelles améliorations concrètes. L’enquête est totalement anonyme et il faut moins de 10 minutes pour la compléter. Elle sera accessible jusqu’au 20 juin 2025. 20x2 entrées pour le Kinepolis seront offertes à des participants par tirage au sort. Laissez vos coordonnées à la fin de l’enquête si vous souhaitez participer à ce tirage.
Complétez l’enquête, faites entendre votre voix et contribuez à la construction de meilleurs parkings.
Nous l’avions annoncé au mois d’avril : le 7 mai, les jeunes ouvriers portuaires avaient l’opportunité de participer à une nouvelle formation sur l’histoire du travail portuaire. Cette formation a été donnée entre-temps dans un local des jeunes bien rempli sur la Paardenmarkt.
Ensemble, ils ont cherché des réponses à des questions telles que : Pourquoi tout est-il ainsi aujourd'hui ? Pour quoi nous sommes-nous battus ? Ils ont écouté avec attention et engagement des récits concernant le système du travail portuaire, la lutte sociale des générations précédentes et la naissance de la loi Major, du nom de l’ancien président de l’UBT Louis Major.
Avec cette formation, nous investissons volontairement dans la connaissance, la fierté et la compréhension de l’histoire. Car connaître le passé, c’est être mieux armé pour le futur. La lutte sociale paye.
Bonne nouvelle pour les pêcheurs belges, qui savent enfin à quoi s’attendre. Grâce à un nouvel accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, les pêcheurs belges peuvent continuer de pêcher dans les eaux britanniques jusqu’en 2038. Cette décision garantit 12 ans de tranquillité après des années d’incertitude depuis le Brexit. L’accord, qui s'inscrit dans le cadre d'une réinitialisation plus large de la relation post-Brexit sous l’impulsion du gouvernement travailliste, prolonge l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques jusqu’au 30 juin 2038, selon les conditions et les quotas existants.
De nombreux pêcheurs ont longtemps attendu cette décision dans la peur. Allaient-ils perdre leurs zones de pêche traditionnelles ? Quel serait l’avenir de leurs bateaux et de leur équipage ? Grâce à cet accord, ils peuvent à nouveau se tourner vers l'avenir. L’accès aux eaux britanniques est préservé, sous les mêmes conditions qu'aujourd’hui.
Par ailleurs, les contrôles sur les produits alimentaires vont être assouplis, ce qui est une bonne nouvelle pour l’exportation. Le Royaume-Uni a accepté d'aligner ses règles, en partie, sur les normes européennes afin de réduire les formalités administratives.
Cet accord suscite la critique en Grande-Bretagne, mais est un soulagement pour nos pêcheurs. Il leur apporte une bouffée d'oxygène bien nécessaire pour continuer à faire ce qu'ils font depuis des générations avec une plus grande certitude pour l’avenir : pêcher.
Birger Victor, secrétaire régional BTB Flandre-Occidentale : « Plus de la moitié de la pêche belge provient des eaux britanniques. Pour nos armateurs et nos équipages, cet accord est donc vital. Il apporte enfin la stabilité et la sécurité tant attendues, après des années d'incertitude depuis le Brexit. »
Deux fois par an, le be motion est également diffusé sur papier. Le numéro de juin s’annonce riche, une fois de plus. Nous prenons le temps d’approfondir certains sujets et de donner la parole à quelques voix fortes du secteur.
Au menu de cette édition : l’IA à la loupe, visite d'un terminal RORO avec l’UBT Port, le secrétaire de l’ITF Stephen Cotton sur Trump et les droits d'importation, notre président sur l’avenir de l'activité syndicale internationale, l’importance des parkings sécurisés et la force d’une camionneuse dans un monde d’hommes.
Retrouvez le be motion fin juin dans votre boîte aux lettres ! Une lecture parfaite pour l’été. Ne manquez pas ce numéro !